Le temps des impôts est arrivé! Cette période peut parfois s’avérer stressante financièrement en raison du solde à payer à l’Agence du revenu du Canada (ARC) et/ou à Revenu Québec. Voici quelques conseils pour vous aider à réduire votre stress face à cette période :
1. Produisez vos déclarations de revenus à temps
Selon l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), nombreux sont ceux qui évitent de produire leurs déclarations de revenus par crainte de ne pas pouvoir payer le montant dû.
Cette décision n’est toutefois pas avantageuse puisque vous risquez de devoir payer en surplus une pénalité pour production tardive (la pénalité imposée par Revenu Québec est de 5 % du solde impayé plus 1 % par mois de retard, et ce sans compter les intérêts perçus par l’ARC). De plus, produire vos déclarations de revenus en retard pourrait avoir une incidence sur certaines prestations qui dépendent de vos revenus (ex. : crédit pour TPS, supplément de revenu garanti, etc.).
Ainsi, il demeure préférable de produire vos déclarations de revenus dans les délais prescrits et de communiquer avec l’ARC pour mettre au point un plan de paiement dans l’éventualité où vous n’êtes pas en mesure de rembourser le montant dans sa totalité.
À ce titre, nous vous rappelons que la date limite pour le dépôt des déclarations de revenus est le 30 avril pour la plupart des Canadiens.
2. Soyez prévenant
La période des impôts peut s’avérer moins stressante si vous avez épargné un certain montant d’argent à cette fin. À cet effet, nous vous conseillons de mettre de côté un montant chaque mois en prévision de vos déclarations de revenus. Le moment venu, vous pourrez utiliser cet argent pour payer le montant dû.
Entre-temps, pour éviter d’utiliser cet argent pour autre chose durant l’année, nous vous recommandons d’ouvrir un compte distinct réservé à des fins d’épargne.
3. Au besoin contactez un professionnel digne de confiance
Les spécialistes en fiscalité peuvent vous aider à planifier vos impôts en veillant à ce que vous tiriez parti au maximum des déductions et des crédits fiscaux auxquels vous avez droit. Dans certains cas, ils peuvent également vous aider à estimer l’impôt à payer ainsi que la somme retenue à la source afin de vous proposer une stratégie qui vous permettra d’épargner le montant estimé en prévision de la période des impôts.
Que faire avec mon retour d’impôt?
Si vous faites partie des chanceux qui recevez un « retour » d’impôt, nous avons également quelques conseils pour vous afin de maximiser son utilisation :
1. Payez vos dettes
Le remboursement d’impôts représente généralement d’une rentrée d’argent que nous n’avions pas prévue dans notre budget. Ainsi, il s’agit d’une occasion idéale pour en profiter et réduire ses dettes.
À ce titre, nous vous recommandons d’utiliser ce montant d’argent pour régler vos dus (soldes de carte de crédit, marge de crédit, prêt auto, etc.). De cette façon, vous réduirez les montants payés en intérêts.
La première étape consiste à identifier vos dettes. Pour plus d’information : https://www.canada.ca/fr/agence-consommation-matiere-financiere/services/dettes/plan-payer-dettes.html
2. Diminuez votre hypothèque
Dans un même ordre d’idée, vous pourriez décider d’accélérer le règlement de votre hypothèque et ainsi vous assurer de payer moins d’intérêts à long terme.
Pour ce faire, nous vous invitons à vérifier auprès de votre prêteur le montant maximal annuel que vous êtes autorisé à verser sans frais ni pénalité.
Pour plus d’information : https://www.canada.ca/fr/agence-consommation-matiere-financiere/services/hypotheques/rembourser-hypotheque.html
3. Remettez à flot votre fonds d’urgence
Le fonds d’urgence permet de répondre rapidement aux imprévus de la vie tels que la perte d’emploi, une visite d’urgence chez le vétérinaire ou la maladie sans avoir recours à différentes formes de crédit où les intérêts élevés peuvent s’accumuler rapidement. Le fonds d’urgence prévient donc l’endettement et vous assure de payer le montant minimum pour vos dépenses.
L’Agence de la consommation en matière financière du Canada recommande d’épargner l’équivalant de 3 à 6 mois de vos dépenses habituelles. Pour plus d’information : https://www.canada.ca/fr/agence-consommation-matiere-financiere/services/epargnes-investissements/etablir-fonds-durgence.html
Face à cette période qui peut être particulièrement stressante financièrement pour certains, le Conseil des syndics autorisé en insolvabilité (CSAI) en profite pour vous rappeler que de nombreuses ressources sont disponibles pour vous aider si vous êtes aux prises avec des difficultés financières.
N’oubliez pas que les syndics autorisés en insolvabilité sont là pour vous aider.
Alors qu’au début de la pandémie, certains syndics autorisés en insolvabilité prévoyaient une hausse des faillites, c’est la tendance inverse qui a pu être observée. En effet, selon les nouvelles données du Bureau du surintendant des faillites (BSF) fédéral, le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs a diminué de 6,7 % en 2021 par rapport à l’année précédente. De plus, les faillites de consommateurs ont diminué de 6,6 % par rapport à l’année précédente, et les faillites d’entreprises de 11,0 % au cours de la même période.
Tendance à la hausse pour 2022
Si les données du BSF démontrent une diminution du nombre de faillites depuis 2020, le nombre de propositions de consommateurs a augmenté depuis la dernière année. Par ailleurs, le BSF a indiqué que le nombre mensuel de faillites commerciales a augmenté de 26,7 % en décembre 2021, par rapport au même mois en 2020.
Le BSF et la plupart des syndics autorisés en insolvabilité anticipent d’ailleurs une poursuite de cette tendance à la hausse pour revenir au niveau prépandémique.
Selon le président du Conseil des syndics autorisés en insolvabilité du Québec, Samuel Gignac, ce sont les dossiers d’insolvabilité des entreprises qui risquent de connaître la plus grande hausse à court terme. Les consommateurs, eux, pourraient bien voir les conséquences du contexte économique actuel peser particulièrement sur eux d’ici quelques mois voire années, lorsque les difficultés financières vécues aujourd’hui pourraient se transformer en faillites.
Les facteurs d’influence
Plusieurs facteurs pourraient être à l’origine de la tendance à la hausse anticipée :
- La fin des aides financières pour les entreprises
Si les consommateurs auront profité de la pandémie pour moins dépenser et rembourser leurs dettes, ce n’est cependant pas le cas des entreprises, qui n’ont pas bénéficié des dépenses des consommateurs dans leurs commerces, selon Samuel Gignac.
Le chiffre d’affaires des entreprises ayant baissé et les aides financières offertes pendant la pandémie arrivant à leur fin, les entreprises pourraient être les plus impactées à court terme, en particulier celles qui étaient déjà en difficulté avant la pandémie.
Cette pression financière est par ailleurs accrue dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. Alors que certaines entreprises n’ont pas eu d’autre choix que de remercier des employés, la reprise s’avère plus difficile pour recruter à nouveau du personnel.
Au vu de l’augmentation du nombre d’appels constatée par certains syndics, les commerçants semblent être les plus inquiets face à cette situation et cherchent à obtenir des conseils pour anticiper le remboursement des dettes accumulées, notamment au travers d’un plan de redressement.
- La hausse des taux d’intérêt
L’économie actuelle est vulnérable et cette fragilité pourrait être accrue avec la remontée des taux.
Les consommateurs semblent moins impactés pour le moment, car le contexte pandémique a amené les consommateurs à moins dépenser et plus rembourser leurs dettes. Cependant, le contexte de surenchère immobilière, qui a mené à des acquisitions de bien surévalués, combiné à des taux hypothécaires baspourraient fragiliser encore l’économie face à la hausse des taux d’intérêt.
- L’inflation
Selon Statistique Canada, le rythme annuel de l’inflation a dépassé 5% pour la première fois en plus de 30 ans. Les prix de l’habitation, de l’essence et des produits d’épicerie ont été à l’origine d’une grande partie de l’augmentation de janvier. Les prix de l’essence ont grimpé de 31,7% le mois dernier par rapport à janvier 2021. Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 6,5% d’une année à l’autre, ce qui représente la plus forte augmentation annuelle depuis mai 2009.
Dans le contexte pandémique, la combinaison de la pénurie de main-d’œuvre avec la diminution de la consommation et la hausse du prix des aliments et des matériaux génèrent une forte pression sur l’industrie et sur le réapprovisionnement, ce qui laisse penser que l’inflation pourrait continuer de prendre de l’ampleur.
Par ailleurs, d’après NielsenIQ, une entreprise de recherche en intelligence marketing qui suit de près les habitudes de consommation au Canada, les intentions de dépenses dans les douze prochains mois seront surtout axées sur la diminution des dépenses et la concentration sur les principales catégories de biens essentiels. Le contexte inflationniste pourrait ainsi peser davantage sur le budget des familles.
Comment gérer son budget dans ce contexte ?
N’hésitez pas à demander de l’aide pour mettre en place des actions concrètes et profiter des aides disponibles répondant à votre situation. Adressez-vous à un syndic autorisé en insolvabilité qui saura vous guider dans cette démarche.
D’autres articles pourraient également vous aider à y voir plus clair :
Pour les consommateurs :
Pour les entreprises :