Insolvabilité : perspectives en 2022 pour les consommateurs et les entreprises

Alors qu’au début de la pandémie, certains syndics autorisés en insolvabilité prévoyaient une hausse des faillites, c’est la tendance inverse qui a pu être observée. En effet, selon les nouvelles données du Bureau du surintendant des faillites (BSF) fédéral, le nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateurs a diminué de 6,7 % en 2021 par rapport à l’année précédente. De plus, les faillites de consommateurs ont diminué de 6,6 % par rapport à l’année précédente, et les faillites d’entreprises de 11,0 % au cours de la même période.

Tendance à la hausse pour 2022

Si les données du BSF démontrent une diminution du nombre de faillites depuis 2020, le nombre de propositions de consommateurs a augmenté depuis la dernière année. Par ailleurs, le BSF a indiqué que le nombre mensuel de faillites commerciales a augmenté de 26,7 % en décembre 2021, par rapport au même mois en 2020.

Le BSF et la plupart des syndics autorisés en insolvabilité anticipent d’ailleurs une poursuite de cette tendance à la hausse pour revenir au niveau prépandémique.

Selon le président du Conseil des syndics autorisés en insolvabilité du Québec, Samuel Gignac, ce sont les dossiers d’insolvabilité des entreprises qui risquent de connaître la plus grande hausse à court terme. Les consommateurs, eux, pourraient bien voir les conséquences du contexte économique actuel peser particulièrement sur eux d’ici quelques mois voire années, lorsque les difficultés financières vécues aujourd’hui pourraient se transformer en faillites.

Les facteurs d’influence

Plusieurs facteurs pourraient être à l’origine de la tendance à la hausse anticipée :

  1. La fin des aides financières pour les entreprises

Si les consommateurs auront profité de la pandémie pour moins dépenser et rembourser leurs dettes, ce n’est cependant pas le cas des entreprises, qui n’ont pas bénéficié des dépenses des consommateurs dans leurs commerces, selon Samuel Gignac.

Le chiffre d’affaires des entreprises ayant baissé et les aides financières offertes pendant la pandémie arrivant à leur fin, les entreprises pourraient être les plus impactées à court terme, en particulier celles qui étaient déjà en difficulté avant la pandémie.

Cette pression financière est par ailleurs accrue dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. Alors que certaines entreprises n’ont pas eu d’autre choix que de remercier des employés, la reprise s’avère plus difficile pour recruter à nouveau du personnel.

Au vu de l’augmentation du nombre d’appels constatée par certains syndics, les commerçants semblent être les plus inquiets face à cette situation et cherchent à obtenir des conseils pour anticiper le remboursement des dettes accumulées, notamment au travers d’un plan de redressement.

  1. La hausse des taux d’intérêt

L’économie actuelle est vulnérable et cette fragilité pourrait être accrue avec la remontée des taux.

Les consommateurs semblent moins impactés pour le moment, car le contexte pandémique a amené les consommateurs à moins dépenser et plus rembourser leurs dettes. Cependant, le contexte de surenchère immobilière, qui a mené à des acquisitions de bien surévalués, combiné à des taux hypothécaires baspourraient fragiliser encore l’économie face à la hausse des taux d’intérêt.

  1. L’inflation

Selon Statistique Canada, le rythme annuel de l’inflation a dépassé 5% pour la première fois en plus de 30 ans. Les prix de l’habitation, de l’essence et des produits d’épicerie ont été à l’origine d’une grande partie de l’augmentation de janvier. Les prix de l’essence ont grimpé de 31,7% le mois dernier par rapport à janvier 2021. Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 6,5% d’une année à l’autre, ce qui représente la plus forte augmentation annuelle depuis mai 2009.

Dans le contexte pandémique, la combinaison de la pénurie de main-d’œuvre avec la diminution de la consommation et la hausse du prix des aliments et des matériaux génèrent une forte pression sur l’industrie et sur le réapprovisionnement, ce qui laisse penser que l’inflation pourrait continuer de prendre de l’ampleur.

Par ailleurs, d’après NielsenIQ, une entreprise de recherche en intelligence marketing qui suit de près les habitudes de consommation au Canada, les intentions de dépenses dans les douze prochains mois seront surtout axées sur la diminution des dépenses et la concentration sur les principales catégories de biens essentiels. Le contexte inflationniste pourrait ainsi peser davantage sur le budget des familles.

Comment gérer son budget dans ce contexte ?

N’hésitez pas à demander de l’aide pour mettre en place des actions concrètes et profiter des aides disponibles répondant à votre situation. Adressez-vous à un syndic autorisé en insolvabilité qui saura vous guider dans cette démarche.

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