L’industrie de l’insolvabilité a effectué un tournant à 180 degrés dans la dernière décennie. Les fonctions d’un syndic autorisé en insolvabilité (SAI), auparavant appelé syndic de faillite, sont passées de liquidateurs de biens et gestionnaires de dossiers de faillites à négociateurs et responsables de l’administration de proposition.
« Plusieurs raisons peuvent expliquer ces changements. Notamment les modifications par le législateur de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, l’arrivée de logiciels d’insolvabilité plus performants et l’évolution des bonnes pratiques commerciales principalement en ressources humaines et en marketing », explique Pascal Gagnon, président du Conseil des syndics autorisés en insolvabilité du Québec.
« Au-delà de nos fonctions professionnelles, poursuit-il, plusieurs de mes collègues s’entendent pour dire que la perception vis-à-vis notre métier a également changé. Et pour le mieux! À l’époque, le syndic de faillite, et il ne faut pas avoir peur des mots, était comparé au croque-mort des finances personnelles. Aujourd’hui, le syndic autorisé en insolvabilité est vu comme un professionnel capable d’encadrer des dossiers de restructurations complexes et de participer aux négociations avec les différentes parties prenantes. »
Malgré cette évolution dans les tâches et les perceptions à l’égard de la profession, la relation client n’a pourtant pas changé. Comme auparavant, la personne qui contacte un SAI recherche avant tout des réponses à ces questions et une expertise en la matière.
« Un débiteur en mauvaise position financière va vouloir mettre fin à son angoisse issue de ses problèmes financiers. Un créancier ou un banquier va vouloir protéger ses intérêts financiers dans le cadre d’un prêt à un débiteur insolvable et réaliser ses garanties de façon optimale. Cela demeure toujours l’objectif ultime », précise M. Gagnon.
Autre chose a aussi changé. Bien que le SAI soit encore souvent perçu comme la solution de dernier recours pour régler des problèmes financiers, de plus en plus de personnes sont conscientes qu’il est préférable de consulter un SAI avant qu’il soit trop tard.
« En consultant un syndic plus tôt que tard, il devient possible d’évaluer une situation financière autrement et de déterminer s’il est possible d’aider la personne autrement. Parfois, nous la pouvons la diriger vers des ressources d’aide en économie familiale, lui proposer de simplement faire une conciliation bancaire ou passer par la proposition de consommateur. Chaque cas est différent. Cela prouve que la profession de SAI a vraiment évolué au cours des décennies », conclut le président du CSAIQ.